La durabilité environnementale

Du point de vue de l’emploi, la durabilité environnementale est essentielle. En fait, la fréquence et l’intensité croissantes des catastrophes naturelles résultant de l’activité humaine ont déjà réduit la productivité. Entre 2000 et 2015, les catastrophes naturelles causées ou aggravées par l’homme se sont chaque année traduites par une perte globale de vies professionnelles équivalant à 0,8 pour cent du travail d’une année. A l’avenir, les hausses de température projetées rendront le stress thermique plus courant, réduisant le nombre total d’heures de travail de 2,0 pour cent au niveau mondial d’ici à 2030 et touchant surtout les travailleurs de l’agriculture et des pays en développement. Les dommages associés à un changement climatique non atténué pèseront donc sur la croissance du PIB, la productivité et les conditions de travail. La pollution locale de l’air, de l’eau et du sol et d’autres formes de dégradation de l’environnement nuisent à la santé des travailleurs, à leur revenu, à leur sécurité alimentaire et énergétique, ainsi qu’à leur productivité. L’adoption de mesures spécifiques peut minimiser ces répercussions négatives, notamment les mesures de sécurité et de santé au travail, les politiques de protection sociale et d’autres initiatives conçues pour s’adapter à un environnement en mutation. Actuellement, 1,2 milliard d’emplois dépendent directement de la gestion efficace et de la durabilité d’un environnement sain, en particulier les emplois dans l’agriculture, la pêche et la sylviculture qui reposent sur des processus naturels tels que la purification de l’air et de l’eau, le renouvellement et la fertilisation des sols, la pollinisation, la lutte contre les parasites, la modération des températures extrêmes et la protection contre les tempêtes, les inondations et les vents violents. La dégradation de l’environnement menace ces services écosystémiques et les emplois qui en dépendent. Les effets de la dégradation de l’environnement sur le monde du travail sont particulièrement graves pour les travailleurs les plus vulnérables. Les travailleurs des pays à faible revenu et des petits Etats insulaires en développement, les travailleurs ruraux, les personnes en situation de pauvreté, les peuples indigènes et tribaux et d’autres groupes défavorisés sont les plus touchés par les conséquences du changement climatique. La transition vers une économie verte n’est pas seulement urgente pour le bien de la planète, elle est également compatible avec les progrès pour le travail décent. L’un des principaux constats de ce rapport est que quelques pays ont réussi à améliorer les résultats sur le marché du travail tout en découplant la croissance des émissions de carbone.